Un sujet de saison !
Il n'y a rien de pire que d'être seul pour les fêtes et je sais que c'est le cas de nombreux fibros que leur maladie a isolé de leurs "proches". C'est triste et l'isolement se fait encore plus sentir à cette période de l'année.
Je pense à vous, amis fibros isolés...
Mais pour ceux qui ont la "chance" de participer au traditionnel repas de famille, c'est très dur aussi !
Au vu des témoignages que j'ai reçu, les familles ne comprennent jamais tout à fait la fibromyalgie et c'est normal : comment comprendre une douleur 24/24 et la fatigabilité intense que cela génère ? C'est abstrait !
Au bout de 2 ans, mes proches savent que je suis malade mais ne réalisent pas ce que cela veut dire, malgré toute la pédagogie que j'essaye d'employer pour communiquer positivement mais vraiment sur le sujet. Difficile en effet d'en parler sans avoir l'air de se plaindre et de plomber l'ambiance, ce qui n'est jamais apprécié à Noël. Tout le monde revêt ces jours là son plus beau sourire, tout le monde doit aller bien, même si c'est faux !
J'ai ainsi lu un sondage qui montre que tout le monde se force à paraître heureux pendant les fêtes car ils croient que les autres le sont, alors que tout le monde fait semblant pour le regard social de l'autre...
Quoiqu'il en soit, c'est un moment de fêtes et il faut s'amuser ! C'est le jour où on oublie ses soucis, quels qu’ils soient !
LittleMissFibro a vécu un repas de Noël un peu étrange mais qui ressemble de plus en plus à toutes ses fêtes de famille ! Bonne nouvelle, la famille commence à s'habituer...
- Déjà, il faut s'habiller... Etre élégante et confortable, cacher son gros ventre constipé sous peine qu'on nous félicite pour l'heureux évènement à venir (oui, c'est vrai que ce serait une bonne nouvelle que je me libère de ce gros caca ! hihi), mettre des talons plats... Rien que mettre un collant est une aventure !
- Il faut aussi avoir l'air le plus réveillée et en forme possible: programme ravalement de façade, on cache les cernes et on mets en valeur ses yeux aux pupilles de droguée, on met du fonds de teint pour ne pas avoir l'air cadavérique...
- Le transport : et oui, le repas n'a pas lieu très loin de chez moi mais il faut y aller en voiture... J'arrive sur place déjà tendue par les vibrations mais je m'aperçois que le sol est gelée et qu'il va falloir jouer les équilibristes sur patinoire, éviter le lutz piqué jusqu'à la maison... La technique "pas de fourmis" s'avère efficace.
- Le repas n'a pas encore commencé que je suis déjà crevée : je me précipite sur le canapé en tentant d'avoir un sourire pas trop crispé et je commence à regarder l'heure pour savoir quand sera ma prochaine prise d'antalgiques...
- C'est l'heure de l'apéro. pour partager ce moment convivial, je prends une coupe de champagne avec tout le monde et quelques hors d'oeuvre pour ne pas commencer à chanter. L'effet de l'alcool est très rapide avec les médocs !!
- On passe enfin à table, j'ai déjà décroché des conversations mais tente de faire bonne figure. Il est 15h, je peux reprendre des antalgiques, chic !
Mon air joyeux à l'idée de me droguer questionne mes proches :
"Mais qu'est ce que tu prends ? Tu en prends tous les jours ?"
"Bah oui et encore, si je ne prenais que ça !" dis je avec un grand sourire.
Grand silence autour de la table, tout le monde réfléchit...
Bon, mieux vaut changer de sujet, ça jette un froid!
- C'est un repas traquenard, après le foie gras, une entrée chaude a été prévue... Mais pour faire passer, on nous présente une verrine entre les 2 ! Mon ventre va exploser et je commence déjà à ne plus tenir sur ma chaise en osier... On me propose plusieurs verres de vins, je finis par en accepter 1 pour ne pas vexer nos hôtes. Je commence à ne plus maîtriser mes paroles... Hips !!
- Tout le monde rigole, c'est sympa de se changer les idées, de se sentir "comme tout le monde" même si les douleurs sont là. On commence à parler boulot : Ah ! Là je n'ai plus rien à partager depuis 2 ans... Bon en même temps, je travaillais avant dans un secteur qui ne me permettait pas d'en parler, donc ça ne change rien ! :D
- Après le chapon, on fait une pause. Ouf ! Mon chouchou va s'allonger sur le canapé, je le suis.
Ils ont passés le fromage et m'ont mis une part de gâteau de côté. Cool, je n'ai plus faim depuis longtemps...
- Je me force à me réveiller et je retourne à table, un peu embarrassée de ma longue absence. 4h sont passés depuis ma dernière prise de médicaments, je peux en reprendre ! Chic !!
J'en rigole et les autres se détendent, nous changeons de sujet. je crois que c'est mieux !
- Il est 20h, je commence à ne plus pouvoir retenir ma mauvaise humeur : j'en ai marre, j'ai mal partout et je veux rentrer ! Mon mari comprends et commence à se lever.
Au final, tout le monde est soulagé de rentrer chez soi pour se reposer la tête et le foie !
- Sur le trajet retour, je deviens franchement grognon. Mon mari est habitué et soupire en pensant à ma douleur (il a tout compris, il est formidable !), mon père ne dit rien. Il se repose de ses propres douleurs.
- Home Sweet Home : je peux enfin me mettre en pyjama et m'affaler sur le canapé ! Je suis heureuse de ce repas de famille où malgré tout, nous avons bien rigolés. Mais j'ai l'impression d'avoir participer à un exploit sportif : Je sais qu'il me faudra plusieurs jours pour récupérer...
Ce qui me rassure, est que je ne suis pas la seule ! Mon nounours a également besoin de larver sur le canapé aujourd'hui et il n'est pas malade... juste très fatigué !
Les repas de familles sont éreintant pour tout le monde.
Alors aujourd'hui, nous restons à la maison au chaud !
J'aurais pu raconter exactement la même chose mais je suis tellement ko que je n'ai plus d'humour. Ne t'inquiète pas d'ici quelques temps ils sauront tous qu'à un moment ou plusieurs tu vas d'eclipser.
RépondreSupprimerGoood post
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